Quand on parle de consommation, d’itinérance ou de santé mentale, il est temps de changer de regard.
Aux Maisons de l’Ancre, nous misons sur la réduction des méfaits — une approche profondément humaine qui repose sur le respect, l’écoute et l’accompagnement sans jugement.

La réduction des méfaits (ou harm reduction, en anglais) est une philosophie d’intervention qui reconnaît que la consommation de substances, ou autres comportements à risque pour la santé, ne disparaîtront pas simplement par injonction. Plutôt que d’exiger l’abstinence ou de poser des conditions d’accès, nous proposons un soutien concret visant à réduire les risques pour la santé, la sécurité et la dignité des personnes.
En d’autres mots : nous ne cherchons pas à contrôler ou à moraliser, mais à outiller et accompagner, à partir d’où la personne est rendue. C’est une façon de dire : Tu as le droit d’exister, peu importe ton parcours. Et tu as le droit au soutien, ici et maintenant.
Parce qu’aucune transformation durable ne se fait sous la contrainte. Lorsqu’on impose des conditions inaccessibles ou déconnectées des réalités des personnes (comme la sobriété obligatoire pour accéder à un logement), on perpétue l’exclusion.
En misant sur la réduction des méfaits, on :
La réduction des méfaits prend différentes formes, selon les milieux et les besoins. Voici quelques exemples concrets mis en place aux Maisons de l’Ancre et dans d’autres organismes communautaires :
Au fond, la réduction des méfaits, c’est refuser de voir les gens comme des « cas », des « problèmes » ou des « choix de vie ». C’est reconnaître leur humanité, leur courage et leur droit à la dignité.
Comme le soulignait G.A. Marlatt, pionnier de cette approche, il s’agit de stratégies pragmatiques et compassionnelles pour accompagner les personnes à haut risque, tout en respectant leur autonomie (Marlatt, 1996).
En intégrant la réduction des méfaits dans nos pratiques sociales, communautaires et institutionnelles, on fait plus que gérer des « risques » : on transforme notre rapport à la vulnérabilité, à la justice sociale et au care.
C’est un pas vers une société plus inclusive, plus respectueuse, où chaque personne peut trouver sa place — à son rythme, sans devoir cacher une partie de qui elle est.
Aux Maisons de l’Ancre, nous croyons au pouvoir de la relation, au fait que chaque petit geste compte, et surtout, nous croyons que chaque individu mérite un espace où simplement… exister.
Benoit, C., & Shumka, L. (2015). Sex work in Canada: The public policy landscape. Canadian Review of Sociology, 52(3), 278–288. https://doi.org/10.1111/cars.12076
Canadian Centre on Substance Use and Addiction. (n.d.). Harm reduction: Approaches and promising practices in Canada. https://www.ccsa.ca
Flicker, S., Jongenelis, M. I., Guta, A., Pole, J. D., Travers, R., & Chan, K. (2014). Harm reduction as a practice of social justice. Canadian Journal of Public Health, 105(3), e198–e202. https://doi.org/10.17269/cjph.105.4246
International Harm Reduction Association. (2005). What is harm reduction? https://www.hri.global/what-is-harm-reduction
Marlatt, G. A. (Ed.). (1996). Harm reduction: Pragmatic strategies for managing high-risk behaviors. Guilford Press.